La Nutrition en Naturopathie : qu’est censé manger l’être humain?

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Un article de Gilles DONGUY

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Dans le premier article consacré à la nutrition, nous avons évoqués les multiple systèmes diététique en vogue…ou pas. De quoi y perdre sa fourchette! Mais au-delà de cette pléthore de systèmes plus ou moins rationnels et/ou passionnels, qu’est donc censé manger l’être humain ?

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Trois clefs.

Alors, l’homme est-il omnivore (théorie officielle de la nutrition moderne) ou végétalien comme le clament les hygiénistes ? (sans parler des points de vue intermédiaires entre ces deux extrêmes!)

Pour tenter de répondre à cette épineuse question, je vous propose de l’aborder selon trois clefs, qui nous aiderons à y voir plus clair…

Mais d’ores et déjà, notez bien que j’écarte ici toute considération religieuse, philosophique ou idéologique. Ces dernières peuvent se justifier sans doute en tant que choix personnel (je ne mange pas de viande pour le bien être animal, etc.), mais ici le but est de se baser sur la biologie et les données scientifiques, autant que faire se peut.

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Clef 1 : l’anatomophysiologie comparée.

C’est le cheval de bataille des partisans du régime végétarien de l’homme : observez un être humain, c’est un primate comme le singe, il a le même système digestif, la même dentition, etc. Conclusion, l’homme est avant tout un frugivore végétarien, il doit manger, comme les grands singes, des fruits, des feuillages et autres noix, rarement des protéines animales…

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Vous pouvez visualiser des tableaux comparatifs très convaincants en recherchant « Homme végétarien, anatomie comparée »… sous votre navigateur préféré.

En dehors de l’aspect quelque peu idéologique de ces conclusions (prônées par les courants végans et végétaliens), il y a tout de même quelques hics à cette analyse a priori imparable…

Tout d’abord, nous (genre Homo) ne sommes pas des singes (genre Pan), ça se voit en principe! Nous avons simplement un lointain ancêtre commun dans la grande famille des hominidés.  Vous pouvez d’ailleurs retrouver une illustration très claire  ce sujet , dans le livre d’Adriana Karembeu et Michel Cymes :

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D’autre part, nous n’avons certainement pas le potentiel vital adapté pour extraire les nutriments correctement à partir d’une alimentation semblable à celle des singes, considérée comme crue et végétarienne  : selon Robert Masson, l’animal dispatche sa vitalité à 70 % sur le végétatif (ce qui lui permet de consacrer suffisamment d’énergie pour bien digérer les substrats végétaux et crus), contre seulement 30 % pour l’homme, qui lui est très sollicité au niveau cérébral (c’est bien sûr un ordre de grandeur, une mise en perspective).

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Dans la même veine, si l’on pousse l’anatomie comparée un peu plus loin (ce qui est totalement occulté dans les tableaux comparatifs évoqués ci-dessus…) on constate que le système intestinal est inversé entre homme et singe : chez ce dernier le colon est beaucoup plus long que l’intestin grêle, alors que c’est l’inverse chez l’homme. Ce qui plaide ici encore pour une plus grand disposition qu’à le singe à digérer les végétaux…

Il ne faut pas oublier enfin que le singe consomme aussi un peu de protéines animales : termites, œufs, oiseaux, petit mammifères…Ce qui à amener la Naturopathie orthodoxe (Marchesseau) à conclure que l’homme est un Grand Frugivore, Moyen Végétarien et Petit Carnivore!

Notons enfin que Grégoire Jauvais (qui a signés quelques articles et interview sur ce blog), proche de Marchesseau, soutient la thèse de l’alimentation spécifique de l’homme (proche de celle du singe) mais reconnait, si l’on en croit son ouvrage sur l’alimentation , que l’homme peut consommer des protéines animales, de préférence crues, avec recette de carpaccio à la clef.

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Que conclure avec cette première clef ? Tout d’abord, le concept même d’omnivorisme est sans doute abusif : en effet, aucun être vivant ne mange de tout! Mais pour autant, il est clair que l’homme peut manger des fruits, des noix, des végétaux, des tubercules et même des protéines animales, tout en restant dans la physiologie! Quant aux proportions respectives des ces différentes classe d’aliments, nous en discuterons ultérieurement. Donc l’homme n’est sans doute pas omnivore (quel animal l’est ?) mais pas pour autant cantonné à un dualisme alimentaire exclusif, « grand fruitarisme, petit carnivorisme »… (a ce propos en guise support de réflexion, voir le livre « Cours complet de Biologie Naturopathique, 1970 » de P.V Marchesseau et Grégoire Jauvais.)

Mais voyons maintenant la clef 2…

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Clef 2 : l’évolution

Le sujet est à la mode, avec les régimes paléos de tous poils, qui mette en avant les données de la paléontologie en relation avec la longue évolution de l’homme. Cela vaut la peine que l’on s’y intéresse, et pour ça je vous invite à consulter un tableau très clair concocté par le site hominides.com :

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Vous constaterez que l’homme à toujours consommé des végétaux, des tubercules, des protéines animales, en quantité variable selon les époques, et selon les contextes climatiques (en ce sens l’homme a souvent été un « opportunivore » !). Et bien sûr on ne peut manquer de voir le changement notable de son alimentation au Néolithique, avec l’avènement de l’agriculture (céréales) et de l’élevages (produits laitiers).

On peut aussi observer la diversité actuelle des régimes alimentaires sur la planète : régime très carné des Inuits, régime méditerranéen, régime Okinawa, etc. Il est clair que le mode d’alimentation est conditionné par la situation géographique et le climat. Certains dirons qu’ils s’agit là de « mal adaptations » (faute de mieux!), le mode alimentaire idéal étant celui de notre berceau Africain tropical, et on revient ainsi à la théorie de l’homme fruitarien…

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Clef 3 : la nutrition moderne

Je ne vais d’emblée être très clair et préciser que je ne parle pas ici de la nutrition telle qu’on nous l’ assène officiellement (bien que certains préceptes soient tout à fait respectables!), sous la pression souvent des lobbies relayés par certains nutritionnistes en conflits d’intérêt plus ou moins avoués, avec la litanie des glucides à gogo et des 3 produits laitiers par jour… Non, je veux parler de science nutritionnelle actualisée, celle qui prend en compte  les dernières publications scientifiques, tant sur le plan épidémiologique que sur le plan biologique…L’étude phare qui illustre cette démarche est celle de FRAMINGHAM, qui visait à établir initialement la causalité des maladies cardiovasculaires, en relation avec le cholestérol, tandis que l’étude dite des 7 pays d’ Ancel KEYS mettait en cause les graisses. Et finalement cette étude (FRAMINGHAM) conclue que l’augmentation du taux de cholestérol (du moins de ses transporteurs!) n’est pas en cause, notamment après 50 ans!

Dans la droite lignée d’une démarche objective sur la santé et l’alimentation, nous pouvons citer les travaux de Walter Willett de l’Ecole de Santé Publique de Harvard, relayé en France par Thierry Souccar et son dernier ouvrage en date :

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La  plupart des auteurs qualifiés qui cherchent objectivement la vérité sur l’alimentation idéale concluent à l’effet délétère de l’excès de glucides (céréales, sucres en tout genre, aux niveaux conseillés officiellement), et réhabilitent les graisses (les bonnes!), exemple assez « tranché » :

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Après le versant polémique des protéines animales, nous avons donc là une autre versant polémique, celui des glucides, et en ce sens les recherches modernes rejoignent (en partie!) le point de vue des Naturopathes orthodoxes qui mettent en garde contre le « Viandisme » d’une part (excès de protéines animales), et « l’Amidonisme » d’autre part (excès de glucides).

Vous le savez (ou je vous l’apprend alors!), je suis titulaire du D.U Alimentation Santé Micronutrition de l’université de Bourgogne (dirigé par le Dr. Olivier Coudron), dont j’ai beaucoup apprécié le cursus de formation. Il en ressort un relatif consensus quant à l’alimentation santé idéale, axée sur le régime Méditerranéen. Dans ce dernier (en très bref ici!), fruits, légumes, bonnes graisses, protéine animales en quantité raisonnable, et pas d’excès de glucides!

D’autres régimes sont synonymes de santé ,  comme celui des HUNZAS, de VILCABAMBA (la vallée des centenaires), etc. et aucun ne s’appuie sur une alimentation « spécifique » exclusive…

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Que conclure ?

Il est clair que l’on ne peut conclure ni à un omnivorisme vrai, ni à une alimentation dite « spécifique » dans sa version la plus réductrice (celle des hygiénistes purs et durs!). Il semble que la notion de « polyvore », (qui n’engage que moi) soit plus adaptée : elle rend compte de la possibilité pour l’être humain de manger différentes catégorie d’aliments comestibles, selon le climat, la saison et la géographie (entre autres), incluant ainsi les notions de bon sens (dans l’idéal!) de « saisinovore » et « locavore ».

Mais cela ne suffit pas…d’autre critères sont à considérer, par exemple le cru versus le cuit…Dans le prochain article, nous aborderons donc la notion de Naturalité de l’aliment, et là, croyez-moi, il y  à boire et à manger!

D’ici là, prenez soin de votre assiette…et de votre santé !

 

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Gilles DONGUY.

Naturopathie et Nutrition. Energétique Chinoise et Qi Gong.

Chargé de cour de Diététique et Diétothérapie Chinoise à l’IEQG

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