La Nutrition en Naturopathie : objectif digeste!

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Un article de Gilles DONGUY

L’alimentation digeste est celle qui n’entraîne pas de désagréments digestifs : aigreurs, éructations, lourdeurs, ballonnements, diarrhées, fermentations, putréfactions, etc. Elle suppose à la base une bonne mastication et au final de sortir de table exempt de sensation de pesanteur. Avant de poursuivre, précisons que la digestion est une chose, l’assimilation en est une autre. Manger peu de nourriture ou une seule sorte d’aliment allège le travail digestif, mais dans ce cas, la carence en certains aliments peut compromettre l’assimilation des produits de la digestion au niveau des cellules, à savoir les nutriments…

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De la mastication

Une bonne mastication est un préalable indispensable, car elle favorisera ensuite le travail des organes digestifs, notamment de l’Estomac qui est selon la Diététique Chinoise la « Mer des aliments ». Les aliments bien fractionnés par la mastication offrent ainsi une surface de contact bien plus grande aux sucs digestifs. La mastication sera elle-même favorisée par une découpe fine des aliments lors de leur préparation. Un célèbre aphorisme dit « Il faut boire ses aliments, et mâcher ses boissons ».

Pour avoir une bonne mastication et une bonne digestion, il convient enfin de manger dans une ambiance sereine, d’éviter les tensions et les sujets de discorde à table.

Notez qu’un certain Horace Fletcher (1849-1919) a fait de la mastication un principe phare de son régime. Surnommé « Le grand masticateur », sa méthode est connue sous le nom de « Fletchérisme ».

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Cool…

Là aussi, la Diététique Chinoise nous apporte un éclairage original : ainsi la colère retentit sur le Foie (associé à l’élément Bois) qui en vertu du cycle d’agression de la théorie des 5 mouvements peut affecter…la Rate Pancréas  et l’Estomac associés à l’élément Terre (Le Bois agresse la Terre)! Manger dans la joie ou à tout le moins dans la bonne humeur (élément Feu) sera favorable par contre  à notre couple de viscères digestifs, toujours en vertu de la théorie des 5 mouvements, via le cycle d’engendrement (le Feu engendre la Terre). 

Enfin, la digestion est associée à l’élément Terre, élément central. D’une part, un bon ancrage à la Terre sera donc favorable : position assise bien calé dans sa chaise, pieds bien à plat sur le sol. Et d’autre part, porter attention à ce que l’on mange favorise le travail digestif de la Rate-Pancréas.

La diététique Chinoise insiste par ailleurs sur la nécessité de manger suffisamment chaud et d’éviter l’excès d’aliments froids (crudités) afin de favoriser le « Feu digestif » et surtout de ne pas le léser ! Elle conseille ainsi vivement une petite boisson chaude en fin de repas, alors pas de regret pour le petit café de fin de repas...

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Le juste raffinement

Parlons des céréales. de ce point de vue, leur raffinage pose question : faut-il manger du riz complet ou blanc ? Du pain complet ou blanc ? Les céréales complètes présentent  un Index Glycémique (IG) bas, évitant ainsi de trop solliciter le pancréas. Mais un repas avec suffisamment de crudités, de par leur apport en fibres, tempère globalement l’inconvénient des aliments à IG élevés. Cette notion est complétée par celle de Charge Glycémique (CG). 

Plus globalement, encore une fois, la Diététique Chinoise apporte une réponse pragmatique à cette question : elle propose un compromis entre la richesse de l’aliment et sa digestibilité : l’aliment complet est riche mais d’une digestibilité faible, l’aliment raffiné est pauvre mais très digeste. Au croisement de ces extrêmes, se trouvent les aliments semi-complets.

 

Un auteur Américain peu connu du Grand public, ROBERT S. FORD, dans son livre « Les aliments qui guérissent », conseillait dès les années 60 de privilégier une nourriture la plus fraîche possible, dénuée de déchets susceptibles d’encombrer les artères et les articulations : les céréales seraient ainsi fortement déconseillées (chargées de multiples résidus inassimilables) au profit des tubercules, les aliments frais prioritaires sur les conserves, etc. On retrouve ici le bémol déjà évoqué sur l’usage des céréales : sans tomber dans l’extrême de l’éradication pure et simple des produits à base de céréales, restons modéré quant à leur consommation, et n’oublions pas qu’au final, comme on le verra plus loin, c’est la sur alimentation en général, qui peut contribuer pour une bonne part à « l’encrassement » de l’organisme.

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Un peu de tolérance aussi!

L’alimentation doit être bien tolérée, au sens qu’elle ne doit pas entraîner de phénomènes inflammatoires : de façon générale il y a  intérêt à privilégier une alimentation  « anti-inflammatoire » : d’une part en évitant les acides gras TRANS et autres graisses dénaturées par les cuissons excessives, en limitant les produits laitiers, en restant vigilant sur  les céréales à gluten et en maîtrisant l’apport d’oméga 6 précurseurs des prostaglandines se révélant inflammatoires en excès

D’autre part en privilégiant les fruits et légumes, les  aromates,  et l’apport d’oméga 3 précurseurs des prostaglandines anti-inflammatoires : poissons bleus (Sardines, anchois, maquereau, chinchard sont  riches en oméga 3 de type EPA et DHA. Les gros poissons comme le thon,  le saumon le sont également mais en raison de leur position en bout de chaîne alimentaire, ils sont chargés en métaux lourds, donc à consommer plus rarement…), huile de colza, de noix (l’huile d’olive est neutre du point de vue des prostaglandines et utile par son apport en acide oléique et en polyphénols.

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Mollo avec la fourchette…

Et oui, l’alimentation doit être mesurée, si ce n’est frugale! Nous avons tous entendu parler de ces expériences de laboratoire sur les souris : les souris à la diète vivent beaucoup plus longtemps que les souris nourries « normalement ». Nous savons aussi que les peuples réputés pour leur longévité (Hunza, Okinawa, etc.) ont une nourriture entre autres frugale.

La modération dans le manger nous évite les lourdes conséquences de la suralimentation, qui est le corollaire négatif de la frugalité ! La suralimentation consiste à manger – si ce n’est dévorer- plus que nos capacités de digestion, d’assimilation et d’élimination. Selon les individus, cela se traduira par diverses pathologies : athérosclérose, arthrose, etc.

Nous devrions sortir de table avec une légère sensation de faim, une satiété à peine marquée. La diététique Chinoise recommande de manger à 75% de ses capacités selon les proportions quantitatives suivantes : un quart pour les aliments liquides, deux pour les aliments solides et…un quart de « vide », comme l’illustre le schéma ci-dessous :

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Grignotor…et à travers!

Voici maintenant le fléau exterminateur de la bonne digestion : le grignotage ! Autant l’on peut concevoir de faire 3, 4 voire 5 prises alimentaires dans la journée (petit déjeuner, en cas de 10h30 -11h, déjeuner, goûter de 17H30 et dîner) autant le grignotage non-stop au gré des envies et des aléas de la journée est une véritable catastrophe !

Et ce pur deux raisons principales : l’ingestion d’un aliment quel qu’il soit peu de temps après un repas stoppe la digestion en cours, induisant des fermentations indésirables. En effet, l’organisme prend en compte ce nouvel apport alimentaire en  reprogrammant la digestion. D’autre part, le grignotage interrompt un mécanisme physiologique nommé le « complexe migrant inter digestif » qui permet d’évacuer les bactéries et macro molécules de  l’intestin grêle vers le colon, bref de nettoyer les intestins ! (Voir les ouvrages de Robert Masson pour plus de détails).  Donc no grignotage!

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Nous avons donc déjà évoqué, au cours de ces 3 premiers articles consacrés à la nutrition, ce qu’est censé manger l’être humain, l’exigence de qualité des aliments, et la digestibilité des repas. Il reste encore à considérer les cas particuliers de chacun, car l’alimentation doit être aussi un tant soit peu individualisée…

D’ici là, prenez soin de votre assiette…et de votre santé !

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Gilles DONGUY.

Naturopathie et Nutrition. Energétique Chinoise et Qi Gong.

Chargé de cour de Diététique et Diétothérapie Chinoise à l’IEQG

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